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Des bons d'achat contre de vieux vêtements : les grandes enseignes s'engagent dans la mode de seconde main
information fournie par Le Figaro 12/02/2022 à 07:00

(Crédits photo : Unsplash - Latrach Med Jamil )

(Crédits photo : Unsplash - Latrach Med Jamil )

Auchan, Carrefour, Système U mais aussi Bonobo ou Kiabi... De la grande distribution au textile, elles sont de plus en plus nombreuses à reprendre vos anciens vêtements. Et vous serez en plus récompensé.

Vous possédez de vieux vêtements que vous ne mettez plus et qui dorment au fond d'une armoire ? Vous souhaitez vous en débarrasser sans les jeter ? Plus besoin d'aller très loin. De nombreuses grandes surfaces vous proposent désormais de récupérer vos anciens vêtements afin qu'ils soient triés puis remis en vente. En échange d'un sac rempli, vous bénéficiez même d'un bon d'achat de 5 euros valable dans tout le magasin.

La mode de seconde main séduit les investisseurs

La première enseigne à avoir lancé cette initiative est Auchan. « On a commencé par cinq magasins, en février 2020 » raconte David Decovemacker, directeur des partenariats chez Auchan. Dès septembre de la même année, la marque a pris la décision d'étendre le projet à tous ses hypermarchés. Aujourd'hui, ce sont 115 magasins qui proposent ce service. « On sert de point de collecte » poursuit-il, « c'est une autre entreprise qui est chargée de récupérer et de trier les vêtements envoyés par les clients ». Ces derniers ont le choix du contenant dans lequel ils rassemblent les vêtements, mais pour bénéficier du bon d'achat de 5 euros, celui-ci doit comprendre au moins 10 articles. Pour l'instant, seuls les hypermarchés sont concernés. Mais le projet pourrait bientôt être élargi aux plus petits magasins. « Il faut qu'on analyse tout ça avec un peu de recul » confie David Decovemacker.

Carrefour aussi a décidé de s'engager dans l'économie circulaire avec la seconde main. « C'est notre rôle, en tant qu'acteur de la grande distribution, de la démocratiser » témoigne Bertrand Swiderski, directeur du développement durable du groupe. Actuellement, « le dispositif de collecte est mis en place dans 130 magasins Carrefour » explique Frédéric Brossard, directeur de la mise en marché non alimentaire de la marque, « et les clients disent qu'ils sont très contents de cette initiative ». Les deux hommes affirment que leurs clients sont attirés à la fois par l'aspect financier et écologique. Pour Système U, une dizaine de magasins servent de point de collecte de vêtements pour leurs clients. Mais à partir de mars 2022, une opération d'un mois sera lancée sur 150 magasins de l'enseigne, répartis sur tout le territoire.

Auchan-Carrefour: les secrets du projet «Merlot»

L'engagement des enseignes de la distribution qui ont adhéré à cette initiative ne se limite pas à la collecte de vêtements. La plupart d'entre elles ont également mis en place des « corners seconde main », des petits rayons dédiés à la mode d'occasion où leurs clients peuvent acheter des « habits à petits prix ». L'ensemble des hypermarchés Auchan proposant la collecte d'anciens vêtements en possèdent. « L'intérêt pour nous est de participer à la totalité du cycle, de la collecte à la revente » confie David Decovemacker. Du côté de Carrefour, ce sont 27 magasins qui vendent des vêtements de seconde main. « Nous proposons des articles pour femmes, hommes et enfants, toutes marques confondues » explique Frédéric Brossard. En effet, les vêtements des marques telles que Kiabi, H&M ou Zara sont très représentées.

Les enseignes du textile s'y mettent aussi

La mode de seconde main séduit aussi les enseignes du textile. « On y croit depuis le début » confie Xavier Prudhomme, directeur général de la marque Bonobo. « Avec Vinted, les gens ont pris conscience que leurs vêtements ont une valeur. Et ils ont raison » estime-t-il. Bonobo offre la possibilité à ses clients de rapporter leurs vieux vêtements en magasin depuis l'année dernière. Depuis, toutes les autres marques de prêt-à-porter du groupe Beaumanoir (Cache-Cache, Bréal, Caroll, Morgan...) l'ont suivie. Les clients reçoivent des bons d'achat de 1 euro pour chaque pièce rapportée, dans la limite de 15 euros par passage. « Ce n'est pas pour limiter les gens, c'est seulement pour éviter que certains apportent des brouettes entières de vêtements » s'amuse Xavier Prudhomme. Il faut dire que Bonobo récupère déjà environ 150.000 articles par mois. « Des résultats exceptionnels » pour Xavier Prudhomme. Ce modèle, déjà adopté par H&M depuis 2013, est également proposé chez Kiabi ou Promod.

Textile: le difficile retour du «made in France»

Que deviennent ensuite tous ces vêtements collectés par ces enseignes de la grande distribution et du textile ? Ils sont tous envoyés au plus gros acteur de la mode de seconde main en France : Patatam. L'entreprise finance les frais de transports des vêtements collectés par les clients de ses enseignes partenaires. C'est elle qui reçoit ces vêtements, les trie et les revend. « Nous travaillons avec environ 2200 boutiques » témoigne Éric Gagnaire, co-fondateur de Patatam. « Et nous recevons environ 600.000 articles par mois » ajoute-t-il. Parmi ces articles, Éric Gagnaire affirme qu'en moyenne, 60% d'entre eux sont en état d'être remis en vente. Ils seront notamment vendus dans les « corners seconde main » des hypermarchés Auchan ou Carrefour. Le reste sera exporté au Sénégal, en Côte d'Ivoire ou au Gabon. Pour l'heure, Patatam dispose du monopole dans la mode de seconde main. Mais « le marché est ouvert » conclut Bertrand Swiderski, « c'est un secteur d'avenir, amené à se développer avec la création de start-up ».

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